Du refuge de Rabuons au refuge Dahu di Sabarnui

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  • Distance 11,46 km dont notre petit aller retour bonus à Callieri
  • D+: 749 m
  • D-: 1590
  • Durée: 6h20

Hier soir, les deux allemands qui nous avaient fait le plaisir de chauffer un peu le refuge avant notre arrivée se sont bien foutus de nous, nous voyant installer nos matelas sur les tables de la salle à manger, pour dormir plus près du poêle. La nuit de la veille avait été tellement froide dans notre dortoir que nous jurames que l’on ne nous y reprendrait plus.

Nous partons tôt à l’assaut du Pas de corborant, dernier col raide à passer avant que la météo déjà capricieuse depuis ce début de raid, ne se gâte définitivement.

On ose traverser droit sur le lac, tout va bien il doit y avoir au moins 35 cm d’épaisseur nous dira le soir le gardien du refuge suivant.

La montée au Pas de corborant se fait doucement avec les couteaux. ( sauf pour krab qui aura eu la bonne idée de ne pas vérifier si la largeur des siens correspondaient à ses nouveaux skis…) Oliv a très mal au genou, une sorte d’inflammation aiguë du tendon. Après lui avoir retirer de la tête toute hypothèse d’hélicoptère, avoir pris tout le poid de son sac dans les nôtres, et quelques virages se souffrance, on arrive en haut juste en même temps que la neige et le brouillard. Chance, Greg toujours devant aura pu repèrer la descente avant que ça ne se bouche totalement.

Nous descendons à taton sans visibilité en Italie dans l’espoir de trouver le refuge de San Bernolfo ouvert.

Nous avons essayé de contacter le gardien Beppe hier pour lui dire que nous serons là 1 jour plus tôt vu la météo mais le réseau passant mal, nous n’avons pas pu savoir s’il monterait de la vallée pour nous accueillir.

En arrivant, on trouve le refuge vide et fermé. Pas de réseau non plus. Dommage. On temporise avec un bon picnic et on s’apprête à descendre dans la vallée, quand un certain Giovanni, débarque de nulle part. On a du mal à se comprendre, notre italien est vraiment mauvais. On finit par capter qu’il y a du réseau dans le hameau du dessous et qu’on pourra appeler le gardien.

Nous descendons donc nos 200 m de dénivelés bonus, on appelle Beppe, qui bonne nouvelle s’est arrangé pour venir. Il sera la à 15h  ( promesse d’horaire Italien…)

Première soirée au chaud chez notre hôte du jour Béppé, amical barbu italien, au français impeccable, à la convivialité sincère et dont le refuge a tout d’un gîte tout confort de charme! Ses bières locales nous réchauffent tout autant que son poêle thermo-régulé à granulés. Bon, avec un taux d’alcool proche d’un vin liquoreux fallait s’en douter. Et on s’étonnera à peine qu’Oliv’ se retrouve soudainement soulagé de ses atroces douleurs au genou. Mais bon, pour faire plaisir à la médecine moderne on attribuera cette guérison rapide aux patch à l’ibuprofène et aux cachets de Voltarène. Après l’apéro et éventuellement une douche chaude (pour ceux qui font passer leur hygiène avant le bien-fait d’une bière de plus), Béppé nous invite à passer à table pour un repas généreux à base de pâtes maison suivi de saucisses locales+patates. Bimmm l’éclatage de ventre que l’on redoutait (mais désirions secrétement) nous colle le cul au fond de la chaise. Rien de comparable au festin orgiaque de Bernadette à Larche, mais tant mieux car je ne pense pas que Greg aurait survécu un deuxième claquage d’estomac. La soirée se fini sur une table sous vidéo-surveillance derrière les barreaux (on lui vole pas ses bouteilles de schnapps au Béppé!!!) sur une partie de coinche, conclue par un joli éclat de folie de Sibylle enterrant notre équipe sur un 240 coinché, et s’excusant avec un grand sourire d’en avoir « marre de jamais avoir de jeu »! Victoire donc de l’équipe Greg+Oliv.. Bravo les mecs, vous auriez presque pu gagner aussi sans tricher! 🙂 Bien mûr, Olivier nous gratifie avec l’aplomb d’un montagnard aguerri teinté d’une légère inquiétude cachée d’un « D’accord demain on fait 500m, mais avec combien de dénivelé? », qui remis dans un contexte un peu imbibé nous a bien fait éclater de rire!

On se couche donc repu, fatigué mais amusé vers minuit (record de veillée battu), et surtout content d’avoir décidé de prendre une journée de repos chez Béppé en vue d’une météo à ne pas sortir un pied dehors, même si finalement la pluie aurait pu sauver ceux d’Oliv’ que nous avions considéré comme nécrophiés au regard des odeurs macabres qui s’en dégageaient.

Krab


  

La trace de la journée

2 Réponses

  1. Photo du profil de Veronique et christople

    Ah !!!! On était en manque de récit depuis une semaine. Nous voilà servis, le souffle du grand frisson frôle nos oreilles. C’est épique et beau, on est plein d’admiration et on vous embrasse (il faudra que quelqu’un nous explique la coinche, ça semble fondamental dans ce skibylle tour de cartes).

  2. Charlène

    Bravo à l’équipe del infernetto !!! Alors ces plats lyophilisés, c’était bon !?